ENTRETIEN POÉTIQUE AVEC NATHALIE BUCHOT – JUIN 2023

Pendant le Festival de la poé­sie de Montréal Florentine Rey été inter­viewée par Nathalie Buchot dans le cadre de ses cor­res­pon­dances géo­poé­tiques. La géo­graphe, phi­lo­sophe et poète qui a su bien retrans­crire leur échange dans un long entre­tien. Il est ques­tion de potentiels,
de liber­té, de la poé­sie comme une phé­no­mé­no­lo­gie pour apprendre et com­prendre le monde, et du fait que
la parole poé­tique n’ap­par­tient pas qu’aux poètes.

EXTRAIT :

” L’écriture, c’est tou­cher à quelque chose qui n’a ni com­men­ce­ment ni fin. C’est une ampleur qui s’inscrit dans une durée, au-delà du temps Chronos. À chaque livre, je fais un nou­veau pas et ce qui s’ouvre devant est immense. Il y a de nou­velles pos­si­bi­li­tés, du poten­tiel. Or, le poten­tiel m’intéresse, le poten­tiel des choses, le poten­tiel des gens, le poten­tiel des mots, le poten­tiel du corps. Avec l’écriture et le tra­vail sur la parole et les mots, les poten­tiels se révèlent. Souvent, on uti­lise la langue de façon plu­tôt maté­rielle, fac­tuelle. On a peu de voca­bu­laire pour dire les odeurs, les sen­sa­tions, le tou­cher. La poé­sie, c’est de se récon­ci­lier avec ses cinq sens. C’est le dérè­gle­ment de tous les sens dont parle Rimbaud. Nous sommes des êtres incar­nés et sen­sibles. Profitons-en. Ne res­tons pas dans nos têtes avec des choses apprises et connues. Risquons-nous ! Être poète, c’est prendre le risque d’être plei­ne­ment vivant. Je crois que le poète, la poète ou la poé­tesse essaient d’être un trait d’union entre l’esprit et la matière.”

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