Revue Bacchanales N°49

Revue Bacchanales n°49, novembre 2013

Tous azi­muts, poé­sie et sciences

La Revue Bacchanales est unou­til essen­tiel de dif­fu­sion de la poé­sie contem­po­raine sous toutes ses formes. Offrant de l’aide aux poètes émer­gents et recher­chant tou­jours des lec­teurs de poé­sie, la revue compte à ce jour, recon­nus ou mécon­nus, plus de 1500 poètes publiés. Cette revue est dif­fu­sée dans de nom­breux salons ou mani­fes­ta­tions, biblio­thèques, librai­ries et abon­nés. La mai­son de la poé­sie Rhône-Alpes édite Bacchanales depuis 1992 avec envi­ron deux numé­ros par an. La sin­gu­la­ri­té de la revue est de répandre l’é­cho actuel de la poé­sie dans la région, mais aus­si plus lar­ge­ment en France et à l’étranger.Les 21 pre­miers numé­ros et le numé­ro 23 sont édi­tés en feuillets, le numé­ro 22 et tous les numé­ros à par­tir du 24 sont bro­chés. Le for­mat de la revue est en 15 x 29,5 et chaque numé­ro est illus­tré par un plas­ti­cien différent.

Par une bouche sans langue qui ne peut pas par­ler je laisse entrer l’air ambiant. Rendue robot, civi­li­sée, je copie jusqu’à perte, fonc­tionne logique pour construire durable, défi­ni­tif. Je me fixe là où je ne suis pas, ne peux pas pen­ser, per­due dans l’écart sec entre l’être et le simu­lé. J’exécute. Je puni le corps de n’être qu’un corps. Désormais à sa place : une ombre méca­nique qui tape à l’infini sur du rien. Penche la tête, fait pivo­ter les pau­pières et dor­mir. Le matin visse le tube puis le tronc, colle les fesses au siège à rou­lettes, épreuve jusqu’en haut de la tour, hour­ra, je gagne un arc en ciel qui me coule sur la tête, le long du tube, le long du tronc, les cou­leurs se mélangent à mes pieds, la course s’arrête, il n’y aura pas de cérémonie.
À plat, à l’entrée du sou­ter­rain, l’œil sonde sté­rile ne ren­voie rien. J’attends le retour de la lumière, du mou­ve­ment. Si je peux me défaire, je peux me créer. J’attends le savoir essen­tiel : res­pi­rer, recon­naitre, commencer.
Je cherche des formes qui consolent, cour­bures, cou­lées, entre ciel et terre, échos organiques,énergies que je capte quand proche de la rivière la pen­sée filtre ma mémoire trouble, démonte ses rébus dans le cou­rant por­teur. Le secret cir­cule, se chu­chote au fond. Je guette l’onde du choc. La buée des non-dits se devine en sur­face. Le ser­pent sur­git à l’aplomb, igno­rant, il vise le grand large et dis­pa­rait dans le fleuve céleste. La peau tombe, je refais corps, enve­lop­pée d’eau douce, je pois­sonne. La ter­reur d’être à vide se change en liber­té. Libre de chan­ger, de choi­sir la hau­teur de la chute et de mener à bien tous les pro­jets d’évasion.
Pressée de dire, des voix s’élèvent, me prennent, télé­pa­thie, vibrations.
Il est temps de ras­sem­bler. Me rap­proche de toi si tu veux, sans modèle, oublions ensemble ce qui nous a sépa­rés, tour à tour l’un, l’une et l’autre, l’asile et l’aliéné.